Un meurtre à Arles sur Tech en 1788
source : AD66 9Bp651
relevé : Janvier 2004
Le 12 septembre 1788, Cÿprien C. sous brigadier aux fermes du Roÿ en poste à Prats de Mollo est tué d’un coup de fusil, sur la route entre Arles et Prats au dessus de l’auberge de la Palma. Il faisait sa route avec Michel N. de Prats qui sera accusé du meurtre.
L’accusé et divers témoins raconteront cette journée du 12 septembre 1788. Au delà des causes, conséquences et déroulement du crime ce qui est intéressant c’est de voir les différents acteurs de cette affaire voyager sur ces chemins qui desservent le Haut Vallespir
Cyprien C. et Michel N. se sont rencontrés à Céret et se connaissant il ont décidé de faire la route ensemble entre Céret et Prats de Mollo où ils devaient se rendre. Les 2 villes sont distantes de 32 kilomètres, ce qui devait faire 6 ou 7 heures de marche.
Ils entament la route avec 2 gardes des fermes de St Laurent de Cerdans et C. demande à N. de lui porter son fusil jusqu’à la croix qu’il y a à l’entrée d’Arles. On imagine bien le chemin de Céret à Arles avec de nombreuses charrettes et piétons .
13 kilomètres séparent Céret d’Arles et on comprend très bien qu’à Arles ils se soient arrêtés à l’auberge Galangau » où ils mangèrent et burent en bonne amitié » aux dires de l’accusé.
4 kilomètres après Arles ils ont encore soif et ils s’arrêtent à l’auberge de la Palma pour « boire chopine ensemble » comme le déclarera Michel Nogué voiturier aubergiste à Lamanere qui montait avec Benoit Fonts voiturier de Céret. Ils conduisaient leurs mulets chargés et se trouvaient ainsi quelques pas en avant de C. et N. lorsqu’ils entendirent un coup de fusil. Quelques instants auparavant à la sortie de l’auberge de la Palma ils les avaient vu « discutant ensemble comme les meilleurs amis » , N. portant le fusil de C..
Les charrettes s’arrêtent à Arles, la route n’est pas carrossable en amont et par conséquent tous les transports à destination du Haut Vallespir se font à dos de mulet
Après avoir entendu le coup de fusil ils se retournèrent et virent à quelques pas en arrière C. à terre mort et N. qui s’enfuyait avec le fusil qu’il lacha par terre à 12 pas de distance.
Le rapport du chirurgien qui examinera au cimetière St Sauveur d’Arles le cadavre recouvert d’un drap dans une bière révèlera que la mort a été provoquée par 2 larges blessures à la tête provenant d’un coup de fusil.
Que s’est il réellement passé? Crime ou accident ?
N. prendra la fuite et sera arrêté en Espagne puis remis le 7 décembre 1788 aux autorités françaises et emprisonné à Perpignan.
Il sera déclaré coupable d’homicide et un jugement du 29 janvier 1789 le condamnera à être écartelé sur la roue « face au ciel », puis le cadavre exposé sur la route d’espagne.
La sentence a t’elle exécutée ? probablement même si on n’en a pas trouvé la preuve.