Inondations en 1763 à Prats de Mollo
source : AD66 124Edt300
relevé : Mai 2007
Les archives communales de Prats en dépôt aux AD66 renferment un papier relatant les inondations d’octobre 1763. Ce document dont l’auteur est probablement un consul a du être lu lors d’une assemblée consulaire. Sous un style lyrique et enflammé on apprend de nombreux détails sur ces inondations qui ont fortement touché le Vallespir et que Jean Ribes relate longuement dans son tome 4 où il reprend d’ailleurs de nombreux passages du texte ci-dessus.
Résumé:
Le 6 aout 1757 la ville de Prats avait déjà connu des inondations, mais celles du 16 octobre 1763 seront encore plus catastrophiques.
A 4h et demi du soir la rivière qui traverse le village (La Guilleme) monte et emporte le dormant de la porte de la ville qui prend appui sur le pont. Une barre de fer de 4 pouces en carré ne résiste pas à la fureur des eaux. Les abreuvoirs situés sur le pont et qui font office de parapet sont également emportés.
Les quartiers voisins sont inondés, « la rivière y dépose plus d’une toise de sable ».
Les curés se réfugient dans l’église pour prier. Lorsque la crue se calme ils font alors le tour des familles éplorées.
Mais voici que maintenant c’est non pas le ruisseau mais la rivière (Le Tech) qui « menace la ville d’une totale destruction ». Une montagne d’eau boueuse entrelacée d’arbres et de gros rochers fonce vers le grand pont qui conduit en Espagne. Elle le surmonte mais celui-ci résiste. Seul le parapet est emporté.
Le tocsin sonne et la foule afflue vers l’église pour prier. Le danger semble écarté, mais le plus difficile sera certainement à venir.
Avec la faible récolte en seigle de l’année et la grêle du 7 septembre dernier les blés, de turquie et le sarrazin avaient déjà atteint un prix excessif. Après ces inondations on va s’apercevoir que la ville est pratiquement sans blé et farine.
« Des 19 moulins du terroir de Prats, pas un seul qui soit en état de travailler. Plusieurs sont carrément emportés, les autres comblés ou dégradés. »
13 personnes ont péri dans les inondations, 19 maisons abimées. Nombreuses bêtes à cornes et encore plus nombreuses à laine emportées par les eaux. Au Tech la rivière déplace son lit vers l’église (elle sera emportées 200 ans plus tard en 1940), et emporte le clocher avec les cloches.
L’orateur termine en demandant à l’assemblée de désigner un curé (M Delacroix) et un notable (M Costa avocat) pour exposer ces « ravages et malheurs » au commandant et à l’intendant de la province dans le but d’obtenir du roi les « soulagements que nécessitent ses fidèles sujets ».