16 août 2024
Certains évènements tombent dans l’oubli et une date anniversaire permet de les mettre dans la lumière. Celui-ci a été raconté à Robert Fajula par son père, Valentin, qui avait 16 ans à cette époque. Le 19 août 1944, une colonne allemande, ayant perdu la guerre, quitte définitivement Saint-Laurent, où elle résidait au château de l’Ille. Elle se replie sur Perpignan, avant de regagner l’Allemagne. Sur le pont en fer de Reynès, des résistants tirent sur elle et les soldats allemands ripostent. Un des leurs sera blessé et un Reynésien, capitaine de réserve, François Madern, qui allait prévenir sa femme travaillant dans leur vigne, de ne pas bouger, est tué sur le coup. La colonne militaire fait demi-tour et décide de fuir par l’Espagne, en passant par Can Damont, situé près de Coustouges, à la frontière franco-espagnole où vivent Jean Neyrolles, pharmacien à Saint-Laurent, et sa famille. Le soldat germanique blessé meurt dans la nuit et Jean Neyrolles décide de le faire enterrer sur place, avant de le faire inhumer au cimetière de Coustouges. Plus tard, la famille rapatriera son corps vers son pays natal. Le 21 août 1944, après avoir jeté dans un ravin leurs armes les plus lourdes et leurs véhicules, les soldats allemands empruntent un chemin de montagne pour fuir vers l’Espagne. Ils croisent deux hommes, qu’ils prennent pour des résistants, et leur tirent dessus. Antonio Exposito, un Coustougien, qui avait participé à la guerre d’Espagne, blessé, se traîne sur des kilomètres pour donner l’alerte. Un Laurentin, Jean Giraud, aura moins de chance et perdra la vie.
Ce tragique fait divers est inconnu ou oublié par de nombreux villageois, seules les familles concernées s’en souviennent. Aussi, est-il intéressant de l’évoquer !
Jean Giraud était l’oncle de Jeanne Xarrolier et de François Giraud, artisan sandalier retraité.
16 août 2024