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La grippe espagnole à Albi en 1918

étude à partir des actes de décès

par Jean-Claude Planes

Présentation de l’étude
Nous nous sommes limités à une seule source de données : les actes de décès. La cause du décès n’est pas mentionnée dans les actes mais, au vu des courbes du nombre de décès, on décèle la chronologie et l’intensité de la mortalité. Par contre nous ne voyons pas les taux de contagion et les autres aspects liés à l’épidémie. Cette étude ne fait apparaître que l’impact de l’épidémie sur la mortalité.

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Conclusion
A Albi la « courbe en cloche » du nombre de décès commence fin septembre et se termine avec les premiers jours de novembre. La période de forte mortalité a duré 6 semaines avec un pic aux alentours du 5 au 6 octobre entraînant plus de 20 décès quotidiens pendant une semaine, alors que pour l’année 1917 la moyenne était inférieure à 2 décès quotidiens.
A partir de début novembre, le nombre de décès même s’il reste supérieur à la moyenne de 1917, passe sous la barre des 5 décès quotidiens. L’hypothèse selon laquelle la propagation de l’épidémie serait liée aux festivités de l’armistice du 11 novembre, ne tient pas, du moins pour Albi.

La surmortalité enregistrée à Albi par rapport aux autres communes du département semble liée à la forte mortalité des pensionnaires du Bon Sauveur d’Albi. La promiscuité dans les locaux fermés en est probablement la cause.

La tranche d’âge des 20 40 ans a été le plus affectée. Les enfants plutôt épargnés, ont toutefois comme l’ensemble de la population été marqués psychologiquement par cette épidémie et cette hécatombe. Les derniers à l’avoir connue viennent de s’éteindre mais ils nous en ont beaucoup parlé.

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