La construction de la caserne Lapérouse et l’urbanisation du quartier.

par Jean-Claude Planes

Les casernes Lapérouse

Les casernes Lapérouse

Après la défaite de 1870, la jeune 3ème république naissante a voulu doter l’armée de nouveaux bâtiments pour pouvoir abriter des militaires plus nombreux. Nombreuses seront les casernes construites entre 1880 et 1900, pratiquement toujours selon les mêmes plans architecturaux.

La décision de construction d’une nouvelle caserne à Albi a été évoquée dès 1872, les anciennes casernes Villeneuve et de la Visitation (future Teyssier) étant insuffisantes pour accueillir les 2000 hommes d’un régiment complet. Entre cette date et 1876 de nombreuses séances municipales ont été consacrées à ce sujet. Que ce soit sur les coûts (certains préférant faire avancer les projets des fontaines publiques plutôt que celui des casernes où sur les emplacements.

C’est lors de sa séance du 7 juillet 1875 que le conseil municipal a choisi l’emplacement de la patte d’oie. Trois autres emplacements étaient envisagés au rond-point St Martin, au Lude et route de Fauch. La proximité de la gare, la proximité d’un champ de tir, des terrains vierges et à un prix raisonnable ont emporté la décision des conseillers municipaux. Mais le choix a été difficile surtout entre le Rond Point St Martin et la Patte d’Oie.

Après le choix du lieu est apparu un nouveau problème. Il fallait que l’entrée de la caserne soit tournée vers la ville, ce que ne permettait pas l’angle trop fermé entre les deux routes. Une seule solution : il fallait dévier légèrement la route de Graulhet, ce qui a été fait.

Plan 1869 Autour de la patte d'oie il n'y a que des champs. L'avenue de la gare n'existe encore pas.

Plan 1869
Autour de la patte d’oie il n’y a que des champs.
L’avenue de la gare n’existe encore pas.

plan 1886 La caserne est construite. Son entrée est tournée vers la ville.

plan 1886
La caserne est construite.
Son entrée est tournée vers la ville.

Entre 1880 et 1928 la patte d’oie est devenue le quartier de la gare et des casernes.
L’urbanisation commence déjà à se prolonger vers le sud (Chemin de Veyrières future rue Charcot, Chemin Croix de la Paix et route de Graulhet.

La caserne au milieu des champs. Photo Amélie Galup. http://www.mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr/fr/archives_photo/visites_guidees/galup.html

La caserne au milieu des champs.
Photo Amélie Galup (vers 1905).
http://www.mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr/fr/archives_photo/visites_guidees/galup.html

Plan 1928. Le quartier est bien urbanisé.

Plan 1928.
Le quartier est bien urbanisé.

Aujourd’hui la caserne est devenue université. Hier les soldats, et aujourd’hui les étudiants ont fortement marqué l’évolution de ce quartier.
Nul ne peut savoir à quoi il ressemblerait si les casernes avaient été construites au Rond Point Saint-Martin.
Mais ce qui est certain c’est que le territoire a bien été marqué par les décisions des hommes.

Sources :
Archives communales d’Albi (délibérations conseils municipaux 1972-1880)
Archives communales d’Albi et Archives départementales du Tarn (Plans 1869, 1886 et 1928)
Pouvoirs et Société en Pays Albigeois Université des Sciences Sociales de Toulouse (La construction de la caserne d’Albi article de Sylvie Vabre)